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Anthropocide

by Guim Moro

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1.
Je ne suis pas sortie de chez nous Ça doit faire deux, trois, quatre mois Anyway le téléphone ne sonne pas Ce n’est même pas l’hiver C’est juste comme ça Je m’écrase devant un écran Mon corps s’affaisse de par en dedans Le cerveau buzzé par la lumière Je me complais dans ma caverne Ce n’est même pas pour hiverner Profiter de la solitude Et lentement on m’oublie comme j’ai oublié de sortir Tiens bon! J’ai arrêté la guitare Ha bin, j’ai arrêté de lire Il y a juste les vidéos de chat qui peuvent encore me faire sourire J’y cherche la même consistance qu’une soirée entre êtres humains Moins la demi-heure de politique ou on aurait écrasé nos rêves Je ne suis pas bien, mais je suis tout seul Faque au moins je n’écœure personne Avec le poids du silence Que je ne cherche pas à remplir Anyway téléphone ne sonne pas Ce n’est même pas l’hiver c’est juste comme ça Pis moi je ne cherche pas à appeler pour savoir comment va ton chat Si on s’y rend on va crever seul dans un CHSLD À quoi ça sert d’aller chercher un semblant d’humanité Quand si tu ne pousses pas le téléphone ne sonne pas La vie va vite c’est juste comme ça La vie va vite c’est juste comme ça
2.
Le poids des années tombe plus rapidement sur le dos des plus arrimé.e.s C’est quand tu rames pour les autres que tu te sens le plus tout seul Quand tu tires le chariot de la bêtise humaine Avec le gouffre que l’on retient accroché à la dépanneuse Laisse tomber x3 Yé trop tard Laisse tomber x3 Yé trop tard On a décidé collectivement que ça ne valait plus la peine D’appeler CAA à la rescousse Il ne faut vraiment pas qu’on s’aime Toi tu tires tout seul comme une mule Pis on te crache dessus À coup de gros mottons De quand dira-t-on Laisse tomber x3 Yé trop tard Laisse tomber x3 Yé trop tard Perdre mon temps À tâter l’impossible Ça devient fatigant Quand s’accumulent les cibles et non les victoires Perdre son temps à vouloir tout changer Il faut une bonne raison Pour recevoir la fessée Faudrait se faire bombarder Violé et torturé comme celles et ceux que l’on vole Sans jamais y penser Il faut une bonne raison Pour ne pas se laisser aller Avoir le choix c’est ce que l’on appelle être privilégié Laisse tomber x3 Yé trop tard Laisse tomber x3 Yé trop tard Laisse tomber x3 Yé tard tard Laisse tomber x3 Yé trop tard
3.
Coma 03:21
Comme une vieille batterie Qui se vide On me branche Quand j’oublierai de respirer Ton nom, ton visage, ton sourire Qui s’estompe loin quelque part Dans ma tête Dans le rêve Et couché, bercé Par la musique de mon pouls J’attends Que l’on me réveille Que l’on m’endort Que l’on vienne me voir Les sons des voix, des pleurs et des souvenirs Habitent l’heure où tu passes Et l’écho de ta main qui serre la mienne Quelque part au loin me ramène dans cette chambre Grise et verdâtre, qui me retient accrochée au souffle court Que l’on m’enfonce au fond de la gorge Qui m’écrase auprès de toi dans ce lit et dans ce silence Couché, bercé Par la musique de mon pouls J’attends Que l’on me réveille Que l’on m’endort Que l’on vienne me voir
4.
Anthropocide 02:59
Comme un bout de plastique séché Un botche de clope au coin d’un égout Qui attend que la machine passe Le submerger au loin Et m’envoyer voyager Dans la complaisance et l’arythmie De mon cœur qui plonge Plonge dans le néant Plonge dans le sang Et le lessive de l’entendement Et en attendant, j’attends La peur et le vice La mort et la prémisse Le territoire qui ordonne Le bouclier qui ne talonne plus de coups de matraque Et la mer qui tue sans choix et sans vertu La résignence et le vice Et la résonnance qui m’endort Et la résilience qui m’endort Que le vent se lève Que le vent nous achève Qu’il nous le prenne pour dit Et que l’on s’endorme ici Que le virus s’éteigne Et que vivent les coquerelles et la teigne La mycorhize et les baleines Les montagnes et la sphaigne Et plus de loup Plus de claires fontaines La glace qui glisse dans mon verre Dissous l’eau-de-vie Je consomme et j’oublie Je me réchauffe et je vomis Je passe le temps Seul.e à marcher Non je ne marche plus vraiment Seul.e à penser Un conteneur qui m’amène Main dans la main Un verre de vin et un cocktail Qui me ronge le cerveau De glucose et de glyphosate Et gargantuesquement Je m’empiffre de vie Je m’empiffre de vivre Que le vent se lève Que le vent nous achève Qu’il nous le prenne pour dit Que l’on s’endorme ici Que le virus s’éteigne Et que vivent les coquerelles et la teigne Le mycorhize et les baleines Les montagnes et la sphaigne Et plus de loup Plus de claire de fontaine
5.
Écrire à la lumière d’un café Dans le brouillard d’une bière Les pensées insomniaques d’une nuit à oublier D’une nuit à oublier Sentir la fatigue des mémoires qui persistent Raconter par le silence des heures qui se bousculent tellement lentement En minute de silence pour les ami.e.s disparuent et celles et ceux qui ne dorment plus Qu’en faisant semblant le matin Pour dissiper les soupçons, on préfère les poignets dans le dos Aux mots qui briseraient le silence Cacher pour ne pas mourir de honte On finit par crever par nos mensonges et notre manque de sincérité On se brouille de l’intérieur et de nos paroles vides de sens et pleines de solitude Et c’est l’humour, l’alcool, le small talk et la sérotonine Qui encapsule l’encrassement de nos têtes et de nos cœurs Qui fermente prêt à exploser par trop d’ébullition Aseptisé dans le processus, on tourne au vinaigre Je voudrais me lever un matin et ne plus vous entendre bitcher sur vos ami.e.s ou le voisin Que l’on se défasse de nos blocages Que l’on se parle tous franchement Quitte à s’en péter les dents Enlever de nos mémoires les jugements et les frustrations que l’on rumine sans jamais vraiment digérer Cracher le tout et ne pas se mordre la langue et délier les ronces qui remplissaient jadis le sens de notre existence Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café On fait semblant de jaser Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café On se perds à vouloir se ménager Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café On se perds à vouloir oublier
6.
-30 Mtl 03:51
Câlisse qui fait frette À -35 dehors Montréal, plus de 300 ans Que le monde crève sur tes pavés Le sang ne passe plus dans ton cœur L’engelure est trop répandue On l’a submergé dans l’eau tiède On l’a oublié comme on oublie Les voleurs de couvertes En veston, cravate Les clôtures qui protègent Les condos et les grands restaurants Câlisse qui fait frette Assis derrière les poubelles La glace sous la boite de carton Les anges qui veulent te dégivrer de ton corps Montréal Ta slush brune couvre les cadavres Montréal Tu enterres le silence de la mort Sous le bruit des festivals et des châteaux de glace Je ne sens plus mes doigts C’est mon quinzième ticket Je bois de ce côté de la barrière La même bière qu’à l’intérieur Montréal plus de 300 ans Que l’entrée de tes cafés m’est refusée Mes orteils noircissent et tombent Comme les glaçons de tes gratte-ciels sur la tête des opprimés Assieds seul dans un coin prêt à disparaitre Que cette bourrasque brule mes joues et que mon souffle glacé s’emporte au loin Montréal Ta slush brune couvre les cadavres Montréal Tu enterres le silence de la mort Sous le bruit des festivals et des châteaux de glace
7.
Allons chasser les fantômes Trouver les trésors des sociétés secrètes Allons à l’attaque des géants qui font de l’ombre et des corridors de vent Les créatures immondes volent et lacère ta peau Couché dans ton lit l’insomnie ronge ton cerveau C’était un, un mélange trop Et maintenant les rêves n’existent Le miroir est brisé, mais de quel côté te trouves-tu? Et comprends-tu? Comprends-tu les mots que tu éparpilles sur le chemin? Où vas-tu? Tu me sembles perdu? Je ne sais pas si j’aime mieux tes rêves éveillés Ou le sommeil de ta pensée sous les médicaments La folie ou l’absence de vie Mais je suis là, je te suis, ne t’en fait Raconte tes malheurs et tes combats Amène-moi chasser les dragons et les soldats Prends ton temps Je sais que tu reviendras Peux-tu me lire ces poèmes de chiffres et de mots Qui sont comme des portes vers les étoiles, le centre de la Terre Ou peut-être même de nouveaux univers C’était un, un 48h de trop dans un hôpital pourvu de barreaux Pour le héros de l’héroïne Des mixes de psilocybine, des mixes de psilocybine Et comment vas-tu? Trouverais-tu les mots pour décrire l’ennui des fatidiques pilules, TV, dodo Qui endors, qui endors Même le roi des psychotiques, psychotiques mésaventures Je ne sais pas si j’aime mieux tes rêves éveillés Ou le sommeil de ta pensée sous les médicaments La folie ou l’absence de vie Mais je suis là, je te suis, ne t’en fait Raconte tes malheurs et tes combats Amène-moi chasser les dragons et les soldats Prends ton temps Je sais que tu reviendras
8.
Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vue Pis que ta voix au téléphone me berce le soir Tu sais ici c’est la saison des pluies Ça veut dire qu’il en dedans, dehors Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vue Une semaine, un an, un mois, je ne sais plus Mais je sais que la chaleur de ton corps N’existe pour moi que dans ma mémoire Raconte-moi dont une histoire Le temps d’une pause D’une nuit blanche Une histoire de ce que tu veux Le temps que la lune se rende d’ici à toi Ici les chiens jappent à des kilomètres pour faire fuir l’ennui Tu sais ici c’est la saison des pluies Aujourd’hui le soleil sèche la terre Et les rues poussiéreuses d’Arusha S’emplissent de marchands et de Massai Les dala dalas foncent sur la route Ou moi je marche tranquillement Et peu à peu je savoure le temps Qui passe ma foi si lentement Raconte-moi dont une histoire Le temps d’une pause D’une nuit blanche Une histoire de ce que tu veux Le temps que le soleil se rende d’ici à toi Ici les chiens jappent à des kilomètres pour faire fuir l’ennui

credits

released September 9, 2021

Musicien.ne.s

Guim Moro (Guitare acoustique+voix)
Thalie Lapierre Poirier (Guitare)
Hubert Gonthier-Blouin (Basse)
Nicholas Wells (Batterie)
Laurie Perron (Violoncelle et clavier)
Sandra Boulanger (violon)
Jonathan Millette (violon)

Composition des arrangements de cordes: Sandra Boulanger

Réalisation: Patrick Pleau et Guim Moro
Mix et mastering: Patrick Pleau
Production: Guim Moro

Enregistrement studio Mixart


Artwork: Guim Moro

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Guim Moro Montreal, Québec

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