1. |
Juste comme ça
03:22
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Je ne suis pas sortie de chez nous
Ça doit faire deux, trois, quatre mois
Anyway le téléphone ne sonne pas
Ce n’est même pas l’hiver
C’est juste comme ça
Je m’écrase devant un écran
Mon corps s’affaisse de par en dedans
Le cerveau buzzé par la lumière
Je me complais dans ma caverne
Ce n’est même pas pour hiverner
Profiter de la solitude
Et lentement on m’oublie comme j’ai oublié de sortir
Tiens bon! J’ai arrêté la guitare
Ha bin, j’ai arrêté de lire
Il y a juste les vidéos de chat qui peuvent encore me faire sourire
J’y cherche la même consistance qu’une soirée entre êtres humains
Moins la demi-heure de politique ou on aurait écrasé nos rêves
Je ne suis pas bien, mais je suis tout seul
Faque au moins je n’écœure personne
Avec le poids du silence
Que je ne cherche pas à remplir
Anyway téléphone ne sonne pas
Ce n’est même pas l’hiver c’est juste comme ça
Pis moi je ne cherche pas à appeler pour savoir comment va ton chat
Si on s’y rend on va crever seul dans un CHSLD
À quoi ça sert d’aller chercher un semblant d’humanité
Quand si tu ne pousses pas le téléphone ne sonne pas
La vie va vite c’est juste comme ça
La vie va vite c’est juste comme ça
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2. |
Laisse tomber
03:15
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Le poids des années tombe plus rapidement sur le dos des plus arrimé.e.s
C’est quand tu rames pour les autres que tu te sens le plus tout seul
Quand tu tires le chariot de la bêtise humaine
Avec le gouffre que l’on retient accroché à la dépanneuse
Laisse tomber x3
Yé trop tard
Laisse tomber x3
Yé trop tard
On a décidé collectivement que ça ne valait plus la peine
D’appeler CAA à la rescousse
Il ne faut vraiment pas qu’on s’aime
Toi tu tires tout seul comme une mule
Pis on te crache dessus
À coup de gros mottons
De quand dira-t-on
Laisse tomber x3
Yé trop tard
Laisse tomber x3
Yé trop tard
Perdre mon temps
À tâter l’impossible
Ça devient fatigant
Quand s’accumulent les cibles et non les victoires
Perdre son temps à vouloir tout changer
Il faut une bonne raison
Pour recevoir la fessée
Faudrait se faire bombarder
Violé et torturé comme celles et ceux que l’on vole
Sans jamais y penser
Il faut une bonne raison
Pour ne pas se laisser aller
Avoir le choix c’est ce que l’on appelle être privilégié
Laisse tomber x3
Yé trop tard
Laisse tomber x3
Yé trop tard
Laisse tomber x3
Yé tard tard
Laisse tomber x3
Yé trop tard
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3. |
Coma
03:21
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Comme une vieille batterie
Qui se vide
On me branche
Quand j’oublierai de respirer
Ton nom, ton visage, ton sourire
Qui s’estompe loin quelque part
Dans ma tête
Dans le rêve
Et couché, bercé
Par la musique de mon pouls
J’attends
Que l’on me réveille
Que l’on m’endort
Que l’on vienne me voir
Les sons des voix, des pleurs et des souvenirs
Habitent l’heure où tu passes
Et l’écho de ta main qui serre la mienne
Quelque part au loin me ramène dans cette chambre
Grise et verdâtre, qui me retient accrochée au souffle court
Que l’on m’enfonce au fond de la gorge
Qui m’écrase auprès de toi dans ce lit et dans ce silence
Couché, bercé
Par la musique de mon pouls
J’attends
Que l’on me réveille
Que l’on m’endort
Que l’on vienne me voir
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4. |
Anthropocide
02:59
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Comme un bout de plastique séché
Un botche de clope au coin d’un égout
Qui attend que la machine passe
Le submerger au loin
Et m’envoyer voyager
Dans la complaisance et l’arythmie
De mon cœur qui plonge
Plonge dans le néant
Plonge dans le sang
Et le lessive de l’entendement
Et en attendant, j’attends
La peur et le vice
La mort et la prémisse
Le territoire qui ordonne
Le bouclier qui ne talonne plus de coups de matraque
Et la mer qui tue sans choix et sans vertu
La résignence et le vice
Et la résonnance qui m’endort
Et la résilience qui m’endort
Que le vent se lève
Que le vent nous achève
Qu’il nous le prenne pour dit
Et que l’on s’endorme ici
Que le virus s’éteigne
Et que vivent les coquerelles et la teigne
La mycorhize et les baleines
Les montagnes et la sphaigne
Et plus de loup
Plus de claires fontaines
La glace qui glisse dans mon verre
Dissous l’eau-de-vie
Je consomme et j’oublie
Je me réchauffe et je vomis
Je passe le temps
Seul.e à marcher
Non je ne marche plus vraiment
Seul.e à penser
Un conteneur qui m’amène
Main dans la main
Un verre de vin et un cocktail
Qui me ronge le cerveau
De glucose et de glyphosate
Et gargantuesquement
Je m’empiffre de vie
Je m’empiffre de vivre
Que le vent se lève
Que le vent nous achève
Qu’il nous le prenne pour dit
Que l’on s’endorme ici
Que le virus s’éteigne
Et que vivent les coquerelles et la teigne
Le mycorhize et les baleines
Les montagnes et la sphaigne
Et plus de loup
Plus de claire de fontaine
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5. |
L'amitié décortiquée
02:56
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Écrire à la lumière d’un café
Dans le brouillard d’une bière
Les pensées insomniaques d’une nuit à oublier
D’une nuit à oublier
Sentir la fatigue des mémoires qui persistent
Raconter par le silence des heures qui se bousculent tellement lentement
En minute de silence pour les ami.e.s disparuent et celles et ceux qui ne dorment plus
Qu’en faisant semblant le matin
Pour dissiper les soupçons, on préfère les poignets dans le dos
Aux mots qui briseraient le silence
Cacher pour ne pas mourir de honte
On finit par crever par nos mensonges et notre manque de sincérité
On se brouille de l’intérieur et de nos paroles vides de sens et pleines de solitude
Et c’est l’humour, l’alcool, le small talk et la sérotonine
Qui encapsule l’encrassement de nos têtes et de nos cœurs
Qui fermente prêt à exploser par trop d’ébullition
Aseptisé dans le processus, on tourne au vinaigre
Je voudrais me lever un matin et ne plus vous entendre bitcher sur vos ami.e.s ou le voisin
Que l’on se défasse de nos blocages
Que l’on se parle tous franchement
Quitte à s’en péter les dents
Enlever de nos mémoires les jugements et les frustrations que l’on rumine sans jamais vraiment digérer
Cracher le tout et ne pas se mordre la langue et délier les ronces qui remplissaient jadis le sens de notre existence
Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café
On fait semblant de jaser
Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café
On se perds à vouloir se ménager
Tout seul et bien ensemble autour d’une table avec une bière ou un café
On se perds à vouloir oublier
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6. |
-30 Mtl
03:51
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Câlisse qui fait frette
À -35 dehors
Montréal, plus de 300 ans
Que le monde crève sur tes pavés
Le sang ne passe plus dans ton cœur
L’engelure est trop répandue
On l’a submergé dans l’eau tiède
On l’a oublié comme on oublie
Les voleurs de couvertes
En veston, cravate
Les clôtures qui protègent
Les condos et les grands restaurants
Câlisse qui fait frette
Assis derrière les poubelles
La glace sous la boite de carton
Les anges qui veulent te dégivrer de ton corps
Montréal
Ta slush brune couvre les cadavres
Montréal
Tu enterres le silence de la mort
Sous le bruit des festivals et des châteaux de glace
Je ne sens plus mes doigts
C’est mon quinzième ticket
Je bois de ce côté de la barrière
La même bière qu’à l’intérieur
Montréal plus de 300 ans
Que l’entrée de tes cafés m’est refusée
Mes orteils noircissent et tombent
Comme les glaçons de tes gratte-ciels sur la tête des opprimés
Assieds seul dans un coin prêt à disparaitre
Que cette bourrasque brule mes joues et que mon souffle glacé s’emporte au loin
Montréal
Ta slush brune couvre les cadavres
Montréal
Tu enterres le silence de la mort
Sous le bruit des festivals et des châteaux de glace
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7. |
Roi psychotique
02:52
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Allons chasser les fantômes
Trouver les trésors des sociétés secrètes
Allons à l’attaque des géants qui font de l’ombre et des corridors de vent
Les créatures immondes volent et lacère ta peau
Couché dans ton lit l’insomnie ronge ton cerveau
C’était un, un mélange trop
Et maintenant les rêves n’existent
Le miroir est brisé, mais de quel côté te trouves-tu?
Et comprends-tu? Comprends-tu les mots que tu éparpilles sur le chemin?
Où vas-tu? Tu me sembles perdu?
Je ne sais pas si j’aime mieux tes rêves éveillés
Ou le sommeil de ta pensée sous les médicaments
La folie ou l’absence de vie
Mais je suis là, je te suis, ne t’en fait
Raconte tes malheurs et tes combats
Amène-moi chasser les dragons et les soldats
Prends ton temps
Je sais que tu reviendras
Peux-tu me lire ces poèmes de chiffres et de mots
Qui sont comme des portes vers les étoiles, le centre de la Terre
Ou peut-être même de nouveaux univers
C’était un, un 48h de trop dans un hôpital pourvu de barreaux
Pour le héros de l’héroïne
Des mixes de psilocybine, des mixes de psilocybine
Et comment vas-tu?
Trouverais-tu les mots pour décrire l’ennui des fatidiques pilules, TV, dodo
Qui endors, qui endors
Même le roi des psychotiques, psychotiques mésaventures
Je ne sais pas si j’aime mieux tes rêves éveillés
Ou le sommeil de ta pensée sous les médicaments
La folie ou l’absence de vie
Mais je suis là, je te suis, ne t’en fait
Raconte tes malheurs et tes combats
Amène-moi chasser les dragons et les soldats
Prends ton temps
Je sais que tu reviendras
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8. |
Raconte moi une histoire
02:58
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Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vue
Pis que ta voix au téléphone me berce le soir
Tu sais ici c’est la saison des pluies
Ça veut dire qu’il en dedans, dehors
Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vue
Une semaine, un an, un mois, je ne sais plus
Mais je sais que la chaleur de ton corps
N’existe pour moi que dans ma mémoire
Raconte-moi dont une histoire
Le temps d’une pause
D’une nuit blanche
Une histoire de ce que tu veux
Le temps que la lune se rende d’ici à toi
Ici les chiens jappent à des kilomètres pour faire fuir l’ennui
Tu sais ici c’est la saison des pluies
Aujourd’hui le soleil sèche la terre
Et les rues poussiéreuses d’Arusha
S’emplissent de marchands et de Massai
Les dala dalas foncent sur la route
Ou moi je marche tranquillement
Et peu à peu je savoure le temps
Qui passe ma foi si lentement
Raconte-moi dont une histoire
Le temps d’une pause
D’une nuit blanche
Une histoire de ce que tu veux
Le temps que le soleil se rende d’ici à toi
Ici les chiens jappent à des kilomètres pour faire fuir l’ennui
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